Interview de M. Jean Jacques Michelin Intervenant en stratégie d’entreprise à Euromed Marseille

Pourriez vous me décrire votre parcours, votre formation et vos expériences professionnelles ?

Après une école de commerce j’ai validé un DESS en marketing quantitatif.
J’intervenais déjà à l’époque en école de commerce.
Je travaillais alors dans une entreprise de confection en tant que responsable Marketing et Commercial, l’export faisait également parti de mon domaine d’activité. En tant que directeur marketing, nous étions deux à travailler dans cette branche et avions séparé « le monde » en 2 secteurs. Mon collègue gérait l’Angleterre, les pays de langue allemande et les Etats-Unis et moi je m’occupais du Benelux, de la filiale italienne, du Japon et de Hong Kong.
Par la suite je deviens PDG d’une Société du Groupe, orientée vers la Vente Par Correspondance (Carrefour et grands magasins). Suite à cette expérience je passe Directeur Marketing et commercial du Département Junior, orienté vers la Grande Distribution et l’Export.

A cette époque je monte un Cabinet de Consultant spécialisé dans les PME/PMI et dans les produits industriels. Je conseillais et formais les dirigeants d’entreprise.

Quelles sont les compétences que doit avoir un jeune qui désire vers de la stratégie à l’international ?

Tout d’abord il faut partir travailler à l’international ou dans une entreprise tournée vers l’international.
Il faut avoir de fortes capacités de négociation, ceci s’applique tant pour le marketing que pour la stratégie.
Bien sûr pour pouvoir conseiller des entreprises dans le cadre international il faut avoir une connaissance de la finance et des législations internationales. En effet il faudra être apte à travailler avec un spécialiste juriste (problèmes de contrats par exemple) ou financier afin de définir quels sont les besoins de l’entreprise pour laquelle je travaille.
Par exemple lors de l’implantation d’une usine des problèmes douaniers ou législatifs peuvent intervenir, et il faut alors être a même de les comprendre, pour les résoudre de la meilleure façon possible et dans le meilleur intérêt de l’entreprise.

L’approche d’un marché international ne relève pas d’une méthodologie particulière, la démarche est identique que lorsque l’on doit appréhender un marché français ou européen, du moins en terme de méthodologie d’investigation.

Ce « métier » demande d’avoir une compétence mentale capable de comprendre la complexité globale d’un problème, tout en anticipant et prenant du recul dans des situations où l’environnement peut être plus ou moins indéfini. Faire des hypothèses afin d’entrevoir tout ce qui pourrait arriver dans un futur proche.
Il faut dans un même temps assez d’affectif pour sentir les choses « feeling » et de la froideur, du recul pour les accepter.

Un conseiller n’est pas un magicien, il ne joue pas aux devinettes, il appréhende le marché, décrypte les décisions stratégiques des autres pour pouvoir les anticiper (on voit ici l’avantage des grandes entreprises qui savent mettre en œuvre leur veille stratégique). Les informations sont là au quotidien dans la presse, il faut simplement s’informer et comprendre, les mouvements, les décisions stratégiques des entreprises et des grands groupes.
Les événements normaux liés aux grandes entreprises ne se passent jamais sans prémices.

Le conseiller en stratégie d’entreprise est un peu comme un bateau qui rentre au port et voit au loin le phare clignoter, plus il se rapproche du port, plus la lumière est intense.
Conseiller c’est anticiper et voir ce qui va arriver au loin grâce à l’environnement interne et externe à l’entreprise.
Ce n’est pas facile pour un chef d’entreprise d’envisager ce qui va lui être désagréable, mais c’est le rôle du conseiller de lui fournir toutes les clés en main afin qu’il prenne la meilleure décision possible en vue d’accepter cette chose désagréable.


J’espère que ceux qui se posaient des questions sur la stratégie en entreprise ou tournée vers l’international auront trouvé quelques réponses à vos questions. Pour ceux qui sont désireux d’en savoir plus vous pouvez rencontrer Messieurs Jean-Jacques Michelin (stratégie d’entreprise), Frédéric Prévot (stratégie II, Intercultural Management) et Gabriel Guallino (Stratégie I et II) qui travaillent tous les trois dans ce domaine, sachez qu’ils sont très ouverts et seront heureux de répondre à vos questions.

Pour ma part je remercie M. Michelin de m’avoir accordé du temps et de nous avoir permis d’avoir une idée de parcours possible lorsque l’on envisage de faire du conseil en stratégie d’entreprise.

Céline BEAUGNON